Quand un de ses anciens employeurs lui enjoint de vendre une solution rentable mais en dépit de l’intérêt du client, Nicolas Storms s’est dit qu’il avait envie d’autre chose: « On peut faire un métier technique autrement. »

En 2013, Nicolas Storms et 3 compères décident de créer une entreprise spécialisée dans l’optimisation de la consommation énergétique. Complémentaire sur le plan professionnel, les 4 compères partagent une envie commune : entreprendre autrement, ne pas chercher le profit à tout prix et lui préférer l’épanouissement des employés. Ensemble, il décide de créer Optiwatt.

Une coopérative pour impliquer les employés

Optiwatt est une coopérative. « C’est vraiment la forme juridique qui correspondait le plus à l’état d’esprit des fondateurs. Construire notre projet en coopérant ! Nous avons la ferme volonté d’impliquer les employés dans toutes les décisions de l’entreprise.». précise Nicolas avant d’ajouter « On aurait pu opter pour une SRL mais l’étiquette « coopérative » que l’on a choisie, il faut l’assumer. Cela nous force à sans cesse nous remettre en question et nous rappeler pourquoi nous avons choisi la coopérative plutôt que la SRL. Je suis convaincu qu’on se serait « endormi » si nous étions passé en SRL. »

 « Le but est que chaque employé devienne coopérateur pour qu’il s’implique dans la vie de l’entreprise et adhère pleinement à notre vision d’une entreprise humaine. Comme on ne pense pas qu’il soit possible de dépasser une vingtaine d’employés à terme, c’est un modèle que l’on pourra aisément conserver et qui sera le garant et le gardien de notre vision. »

Au quotidien, cela se traduit par un management complètement ouvert et participatif sur tous les aspects de la gestion, de l’achat de la nouvelle machine à café au choix de l’emplacement des bureaux à équidistance des 3 employés.

En plus des indicateurs financiers et commerciaux, Optiwatt s’est aussi fixé des indicateurs et des objectifs « bonnes initiatives ».

« Comme on aspire à « sauver la planète » en économisant l’énergie, on se fixe des objectifs entre nous. Par exemple, on est très attentif à notre mobilité et on s’est fixé que chaque jour, au moins l’un d’entre nous devait se débrouiller pour venir au bureau sans sa voiture. »

« Et un élément important, nous sommes dans un secteur où les talents sont convoités. Proposer ce modèle aux candidats est un vrai atout. Chez Optiwatt, ils ne seront pas un numéro mais ils participent vraiment à l’ensemble des décisions. »

 Et auprès des clients ?

« On propose un contrat win-win, à savoir qu’on se rémunère sur l’économie engendrée chez le client, ce qui le rassure. On commence souvent par des gestes simples et quelques changements d’habitude mais on les quantifie. Ensuite, on passe à des mesures plus importantes. »

Optiwatt compte aujourd’hui dans ses clients quelques jolies références (Arcelor, Sonaca, AG, UCB, ville Ottignies…) et la relation perdure car le contrat win-win proposé est un contrat sur plusieurs années.

« Le win-win est aussi symbolique de notre fonctionnement et de nos valeurs. On veut aussi coopérer avec notre client, on veut atteindre des objectifs ensemble. Quand on leur parle de notre modèle coopératif, ça leur plaît. Une coopérative qui prétend coopérer, c’est crédible ! L’image est positive et humaine, et dans notre secteur, c’est un avantage. »

Optiwatt a signé une belle croissance en 2017 et les projections pour 2018 sont très prometteuses. Les indicateurs financiers et commerciaux sont dans le vert tout comme les  indicateurs « bonnes initiatives ».